Grève dans la santé et convergences des luttes : entretien avec B. Filhol, responsable de l’USD Santé et Action sociale 94

Publié le 5 septembre 2022

Le mois de septembre 2022 sera un moment majeur dans la construction des luttes nécessaires pour aller chercher des améliorations au travail et pour la société. Ainsi la confédération a imaginé une quinzaine de déploiement par des diffusions et collage, AG et heures d’infos. Cette quinzaine est impulsée afin de faire grandir les mobilisations et la participation à la journée d’action nationale du 29 septembre 2022. Pour discuter de ces actions pour le domaine de la santé et de l’action sociale, nous avons interrogé Barbara Filhol, secrétaire générale de l'USD Santé et Action sociale du Val-de-Marne.

Comment l’Union Syndicale départementale de la santé et de l’action sociale du Val-de-Marne (USD94) prépare cette rentrée et notamment la date du 22/09 ?

L’USD assure tout d’abord une présence physique durant tout l’été pour répondre aux salarié-e-s du champ professionnel. Ces permanences téléphoniques et juridiques permettent de continuer à aider les syndicats et les salarié-e-s actuellement en grand souffrance. En effet le mois d’août est toujours plus compliqué que juillet. Il y a plus de fermetures de lits car les professionnels sont aussi en vacances.  En conséquent le manque d’effectif s’en fait d’autant plus ressentir, Il y a des burn-out, de l’épuisement professionnelle et de la lassitude à devoir travailler en mode dégradé finalement toute l’année. Nous faisons face également à une vague de départ, des salarié-e-s quittant l’hôpital ou les structures sociales et médico-sociales, demandant quel sont leurs droits.

Nous effectuons aussi beaucoup de déplacements et assurons avec les syndicats une continuité de présence dans les établissements, nous avons choisis d’être présente à l’USD qu’une seule journée par semaine pour permettre les déplacements le reste du temps. Nous avons aussi édité du matériel syndical spécifique pour faire le lien entre la date du 22 et du 29 et nous nous organisons avec toutes les USD de France. En effet l’une dépend de l’autre pour fonctionner, la santé et l’action sociale a besoins de l’inter-pro et inversement. Il n’y a qu’une seule et unique CGT et loin de s’opposer, les deux dates participent et doivent contribuer à faire de la rentrée sociale un évènement important.

Quelles sont les attentes des travailleurs-euses autour de ces mobilisations ?

Pendant très longtemps, dans nos secteurs, la revendication principale portait sur nos conditions de travail pour garantir les meilleures prises en charges possibles pour les patient-e-s, les résident-e-s et les usagers-ères. Mais depuis le Ségur et avec l’inflation, le salaire et la rémunération sont devenus une priorité dans les revendications. Juste après viennent le temps de travail en lien avec les conditions de travail, les effectifs et la formation. Les nombreuses primes exceptionnelles distribuées ne suffisent pas à et ne correspondent pas aux exigences salariales. Actuellement, le gouvernement, malgré la loi sur le pouvoir d’achat, ne répond toujours aux préoccupations du monde du travail. Le temps de travail vient tout de suite après car dans l’hôpital, dans le médico-social et tout le système de santé, ce qui se développe se sont les 12H par jour aux détriments de la qualité des soins.

Quand les urgences se dégradent, c’est tout le système qui se dérèglemente, que ce soit les EHPAD, l’aide social à l’enfance, la psychiatrie ou même les pompiers face aux urgences des plus précaires : SDF, migrants…. souffrant de la canicule.

Nous avons rencontré le ministre de la Santé le 1er aout pour nous faire entendre face à l’urgence de la situation de l’hôpital public et de l’action sociale, mais ce que nous attendons aujourd’hui, ce sont des investissements et des engagements sur les salaires, les formations, les conditions et le temps de travail.

A la Cgt nous savons que cela dépendra surtout du niveau du PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité social) qui arrive et qui devrait-être voté fin octobre, après le débat parlementaire.

Comment comptez-vous faire le lien entre mobilisations dans la santé et l’action sociale avec les élections professionnelles du 8 décembre prochain ?

Pour la question des urgences et du système de santé, seule la CGT se bat et se fait entendre actuellement, dans la presse ou sur les réseaux sociaux, ce qui est retenue par les journalistes c’est le 22 septembre à l’appel de la CGT. Notre objectif, faire comme le 07 juin, gagner l’opinion publique et les usagers-ères. Notre force de « frappe » est de préparer ces élections sans jamais oublier la lutte et les revendications. Nous restons auprès des salarié-e-s et des agent-e-s. Dans la fonction publique hospitalière, la Cgt est la première organisation syndicale avec 34%, l’objectif est de le rester dans l’intérêt des salarié-e-s mais aussi dans l’intérêt de la CGT. C’est ce que nous faisons au quotidien qui nous rend crédible, avec la mise à disposition de matériels spécifiques, d’informations, de formations et d’accompagnements des militant-e-s.

Un petit mot à ajouter ou pour conclure ?

La santé et l’action sociale sont dans un état alarmant ce qui nous pousse à nous mobiliser toutes et tous ensemble. Nous participons à un mouvement d’ensemble dont fait partie le 22 pour nos secteurs, face à l’urgence des situations et le 29 avec nos revendications spécifiques et communes avec tous les travailleurs : salaires, temps de travail, effectif et conditions de travail. Il n’y a qu’une seule CGT qui mobilise en amont de cette rentrée et qui continuera à le faire au-delà du 29 septembre.

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