Soutien à nos camarades italiens de l’USB et de la CGIL

Publié le 3 octobre 2022

Cher·e·s camarades,

C’est avec colère et consternation que nous venons de prendre connaissance de la victoire sans appel de l’extrême droite alliée à la droite extrême, en Italie lors des dernières élections législatives. Une telle situation est historique depuis la chute de l’Etat fasciste mussolinien et nous mesurons les conséquences induites pour le mouvement syndical.

Nous ne savons que trop bien combien les néo fascistes sont à l’instar de leurs ancêtres, les pires de nos ennemis de classe, et à quel point l’interdiction des syndicats et la traque, la répression sans pitié des militants syndicaux établies sous Hitler et Mussolini font pleinement partie de leur patrimoine politique.

Si l’Italie est frappée de plein fouet aujourd’hui par le retour de la peste brune, elle ne saurait être un cas isolé. Meloni et Salvini pourront bien sûr compter sur Orban en Hongrie, et Morawiecki en Pologne. Mais au-delà, il faut garder en tête qu’en Allemagne les résultats de l’extrême droite sont les plus élevés depuis la chute du IIIe Reich, tandis qu’en France avec 89 députés, le RN réalise le score le plus important depuis la fondation de la République. Avec Chega ou Vox au Portugal et en Espagne, l’extrême droite revient au premier plan, alors qu’elle avait largement été en sommeil depuis la chute des dictatures de Salazar et Franco. Que dire de pays comme la Suède, où les mouvements néo nazis ont toujours été très faibles, voire absents au Parlement, et qui désormais détiennent les rênes du pouvoir ? Le constat s’impose : c’est bien dans toute l’Europe que la peste fasciste fait son retour.

Et il en va de même pour les causes de ce phénomène : partout, ce sont les dégâts du credo capitaliste libéral depuis Bruxelles, décliné via des gouvernements, de plus en plus cantonnés à une fonction de relais technocratique, qui ont dressé la table pour Fratelli d’Italia, les Démocrates de Suède et consorts. La gauche du renoncement de Hollande à Renzi qui a courbé l’échine devant les libéraux, et ont en particulier cassé le code du Travail avec la loi El Khomri ou les Jobs Acts portent une grande responsabilité dans ce désastre. Et il est calamiteux que les thématiques sociales sur le chômage, la perte de pouvoir d’achat ou la casse des services publics soient instrumentalisées avec succès par les néo fascistes, pour se porter au pouvoir comme dans les années 1930.

Notre responsabilité est d’œuvrer à des solidarités syndicales internationalistes dans le cadre d’un syndicalisme de luttes, bien loin du lobbying syndical de la CES. Au plus près des travailleuses et des travailleurs. Nous nous tenons à votre disposition pour envoyer des délégations de notre organisation lors des initiatives de résistance que vous déciderez, dans les temps compliqués qui s’annoncent pour le salariat italien.

Fraternellement,
L’Union départementale CGT 94

Courrier en téléchargement (PDF)

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